Dieu aboie-t-il

Avec la participation à Sébastien CHAUVEAU (Antonio)
Remerciements à :
    Florent GATEAU (Musique)
    Hervé MINARD & Sébastien CHAUVEAU (Vidéo)
    Marc GINIERES (Lumières)
    Guillaume CHAUVIN (Graphisme)

La rencontre s'est faite l'été dernier, à l'initiative des comédiens, Carine LAQUEDUC et Christophe BLANCHOT. Ils avaient tous deux été séduits par cette pièce de François Boyer que leur avait fait découvrir Manouchka RECOCHE, metteur en scène d'Albatros, le précédent spectacle de Théâtraction auquel ils avaient ensemble participé.
Manouchka avait perçu comme une évidence leur possible incarnation des deux personnages de la pièce, Stocchi et Maria, et envisageait de travailler avec eux sur ce projet.
Son départ pour la Jordanie et vers des scènes plus lointaines les laissa malgré elle "orphelins" de regard et d'accompagnement.

Soutenus par l'équipe de Théâtraction quant à la validité de cette proposition, et envisageant l'ampleur et l'exigence de la pièce - un texte dense, long, une situation de huis clos sollicitant de fait énormément les comédiens - ils ont choisi de faire appel à un intervenant professionnel.

J'ai eu l'occasion de rencontrer Carine et Christophe mais également toute la troupe de Théâtraction, au gré des différents spectacles qu'ils ont montés depuis une quinzaine d'années et auxquels j'ai eu le plaisir d'assister. Ils ont eux aussi, je le sais, suivi mon parcours de loin en loin et ont souvent été dans le public.
C'est donc tout naturellement que le contact s'est établi. J'ai découvert la pièce en août 2009, et les premières lectures avaient lieu en septembre.

Note d'intention

Il s'agissait moins de mise en scène que de direction d'acteurs.
En effet, la pièce implique une unité de lieu, la maison de Maria, un décor simple, épuré, dans lequel les deux personnages évoluent du début à la fin. Peu d'effets et d'artifices, donc, tout repose sur la qualité et la précision du jeu des deux comédiens.
J'ai choisi de leur faire travailler ce texte comme une partition d'intentions, un parcours sensible jalonné par les mots de François BOYER.
La pièce est longue, en deux parties séparées par un interlude. Nous avons choisi de l'aménager et de l'adapter à nos capacités ainsi qu'à nos futures conditions de représentation. J'ai donc revisité la pièce originale en y opérant des coupes et en traduisant visuellement l'interlude prévu par l'auteur. J'espère néanmoins être restée la plus fidèle possible à son propos, dont l'actualité et la saveur me touchaient.
Tant par les coupes que par les partis pris de jeu, j'ai cherché à mettre en exergue l'intemporalité du texte.
Cette pièce est une rencontre. La simplicité des émotions du personnage de l'ingénue Maria - son naturel, la Nature qu'elle représente - affronte la Société, ses contraintes et ses artifices, que Stocchi emmène avec lui comme autant de costumes et de masques.
Ce texte écrit en 1969 porte en lui les interrogations d'une époque, mais il résonne et raisonne sur notre actualité et notre quotidien de façon remarquable.

L’avis de la presse sur le spectacle

Article de presse, dans la République du Centre du 8 juin 2010
« Dieu aboie t-il ? » : Logique et irrationnel s’entremêlent
Au théâtre des Longues Allées, Carine LAQUEDUC et Christophe BLANCHOT, un beau duo d’acteurs.

Ce week-end, la compagnie abraysienne THEATRACTION a donné trois représentations de la pièce « Dieu aboie t-il ? », d’après le livre de François BOYER, au Théâtre des Longues Allées.

Un homme et une femme que tout sépare, se retrouvent ensemble face à l'imminence d'une catastrophe. Au-delà de leur vision inconciliable du monde, un lien improbable se tisse au fil d'un dialogue où se disputent logique et irrationnel. Joute verbale, huis clos passionné, fable métaphorique... "Dieu aboie-t-il ?" est tout cela à la fois.

Cette pièce repose, avant tout, sur le jeu des acteurs. A saluer la prestation des comédiens, Carine LAQUEDUC et Christophe BLANCHOT, dans une superbe interprétation de Maria, l’idiote ingénue, et Stocchi, tour à tour, flic, curé, juge avant de devenir homme.