Alors que les premières créations étaient exclusivement dans la rue ou en plein air, CALIGULA fut le tout premier spectacle en salle de THEATRACTION, conçu et mis en scène par Marc GINIERES.
Il fut créé sous le chapiteau du festival d'Ardon (45) en Mai 1993, grâce à la confiance et à l'accueil chaleureux de Gilles PAJON.
Spectacle interprété par Olivier LEMIALE, Patricia BRIAND, Benoît LECOQ, Franck QUERAL et Oliver DUFEUTREL, sans oublier la "foule des patriciens" et l'ombre de CALIGULA interprétée par Kheira SEFFAR.
"Caligula, prince relativement aimable jusque là, s'aperçoit à la mort de Drusilla, sa soeur et sa maîtresse, que le monde tel qu'il va n'est pas satisfaisant. Dès lors, obsédé d'impossible, empoisonné de mépris et d'horreur, il tente d'exercer, par le meurtre et la perversion systématique de toutes les valeurs, une liberté dont il découvrira pour finir qu'elle n'est pas la bonne.
Il récuse l'amitié et l'amour, la simple solidarité humaine, le bien et le mal. Il prend au mot ceux qui l'entourent, il les force à la logique, il nivelle tout autour de lui par la force de son refus et par la rage de destruction où l'entraîne sa passion de vivre. Mais, si sa vérité est de se révolter contre le destin, son erreur est de nier les hommes. On ne peut tout détruire sans se détruire soi-même.
C'est pourquoi Caligula dépeuple le monde autour de lui et, fidèle à sa logique, fait ce qu'il faut pour armer contre lui ceux qui finiront par le tuer. Caligula est l'histoire de la plus humaine et de la plus tragique des erreurs. Infidèle à l'homme, par fidélité à lui-même, Caligula consent à mourir pour avoir compris qu'aucun être ne peut se sauver tout seul et qu'on ne peut être libre contre les autres hommes."
Albert CAMUS sur Caligula
dans l'édition américaine du
CALIGULA
la folie destructrice d'un empereur Romain
d'Albert CAMUS - création 1993 de Marc GINIERES
NOTES DE MISE EN SCENE
Rédigées par Marc GINIERES
Dans cette oeuvre d'Albert CAMUS, se mêlent le mensonge, la sincérité, la haine et bien sûr l'amour. Un cocktail de sentiments communs à tout individu, mais qui prend une dimension dramatique quand son expression passe par le Pouvoir.
De cette pièce en quatre actes, nous avons tiré les moments forts et déterminants tout en conservant la logique et la progression du récit.
Six comédiens se partagent une dizaine de rôles. Dans un souci de sobriété, ils évoluent dans un décor volontairement dépouillé, faisant appel à quelques artifices simples, comme une foule de patriciens à roulettes, des fumigènes, une torche... Ceci de manière à camper des atmosphères. Le tout est renforcé par l'éclairage mais aussi par des ombres chinoises qui lors de quatre interventions, font le lien entre les diverses périodes de l'histoire. Elles accentuent l'idée de progression paradoxale entre le pouvoir grandissant jusqu'à l'absolu, et la fragilité de l'homme qui en est détenteur.
Le spectateur est conduit à vivre, avec Caligula, le destin d'un homme que le mal de vivre entrainera irrémédiablement à sa perte. Et que ce soit dans la fureur, l'espoir, l'humour ou la destruction, Camus fait de Caligula un personnage universel qui pourrait bien correspondre,
La régie lumières a été assurée par Fabienne LECOQ.
Compagnie d'amateurs de Théâtre et de Cinéma - Saint Jean de Braye